Parcours…

Lâcher la bride aux imaginaires,

Broder des identités, des métamorphoses,

Unir des morceaux de réalité avant dispersés…

Ma vie professionnelle commence par une démission et un voyage. Tic Tac … le compte à rebours s’est mis en route. Diplômée d’études supérieures de commerce, je m’éclipse du conseil en management à 29 ans. Libérée de mon tailleur et d’une impasse éthico-existentielle, je pars me nourrir d’autres horizons. Mon premier enseignement …

 « Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant »

Antonio Machado, poète espagnol.

Je me mets à la photographie alors que je voulais m’exercer au dessin.

J’apprends la couture et la broderie alors que je rêvais d’être écrivain.

Je fusionne avec le textile alors que je m’étais lancé dans le graphisme.

J’ai beaucoup cherché ma place, accompagné d’une part manquante, de la peur du vide et d’une propension hors normes à m’envoler. La photographie m’a appris à regarder le monde et à m’effacer, elle m’a donné le goût de la marche.

Gardons le fil… La fibre et le textile tracent leur route.

Je découvre la couture et surtout la broderie avec les Akha, une ethnie montagnarde du nord du Laos. Cet art ancestral, transmis de mères en filles, me propulse littéralement dans la matière textile. L’aiguille et le fil, ces gestes lents, précis et répétitifs, bousculent les paramètres modernes de l’urgence et introduisent une autre temporalité dans le faire. Le temps de création est un temps concentré, une pratique presque hypnotique, ou j’entre en  communication avec la matière, qui devient tout à la fois, guide et source d’inspiration.

Fusionner les médiums,

Détourner la matière,

Recycler les déchets…

Attirée par le détournement et la récupération, mes créations se composent de choses éphémères, de résidus d’un temps passé, de débris collectés ça et là. La broderie et la  sculpture textile me permettent des changements de cap instinctifs, de créer par couches successives. Les installations dans l’espace public invitent elles, à porter un regard nouveau sur la réalité quotidienne, à se rencontrer et à partager.

Dans Attaque Florale, les immeubles changent de peau, des fleurs mutantes ravalent les façades, les enluminent. Mariage d’étoffes, les fleurs habillent le bâtiment comme une parure qui lie et révèle la présence des habitants qui ont participé à la lente et délicate éclosion du projet.

La Halle Pigmentée, véritable brèche dans l’espace et le mouvement de la foule, l’installation offre au public un lieu de jeux, de convivialité et de rencontres en plein cœur d’un marché populaire. Réalisée en 2014 sur la place Halle Delacroix au cœur de Noailles, à Marseille, l’installation réinvente, le temps d’un dimanche, la place donnée aux habitants.

Atoll Intemporel, est extrait d’« Autopsie d’une résistance », une installation sous forme de cabinet de curiosités où l’on dissèque le temps et l’un de ces derniers paysagistes : le corail.